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Les traitements de substitution nicotinique : un soutien essentiel pour accompagner efficacement le sevrage tabagique
by Mélaine Roche on 5 nov. 2025 09:21:04
Arrêter de fumer est l’une des décisions de santé les plus difficiles, mais aussi les plus bénéfiques pour l’organisme. La dépendance au tabac est en grande partie liée à la nicotine, substance psychoactive qui agit directement sur le système nerveux et engendre un phénomène d’addiction. Pour accompagner les fumeurs dans ce processus, les traitements de substitution nicotinique occupent une place centrale.
Pourquoi utiliser un substitut nicotinique ?
Les substituts nicotiniques sont des médicaments contenant de la nicotine. Leur objectif est d’atténuer les symptômes liés au manque que l’on ressent lors de l’arrêt du tabac. Puisque la nicotine est la substance responsable de la dépendance, réduire progressivement la quantité administrée chaque jour permet de limiter l’apparition des symptômes de sevrage tels que nervosité, fringales, insomnies ou maux de tête.
Les études cliniques montrent que l’utilisation de substituts augmente de 50 % à 70 % les chances de réussite du sevrage tabagique [1].
Les traitements de substitution nicotinique se déclinent en différentes formes, chacune ayant des modes d’administration adaptés aux besoins variés des personnes en sevrage tabagique :
Patchs transdermiques
Les dispositifs transdermiques contenant de la nicotine sont conçus pour délivrer le principe actif de manière progressive et continue à travers la peau. Ils sont appliqués sur une zone propre, sèche et dépourvue de poils ou de lésions cutanées comme la face externe du bras, l’omoplate, la poitrine ou la hanche. Une fois posé, le patch libère la nicotine sur une période allant de 16 à 24 heures selon le type, permettant d’atteindre et de maintenir un taux stable dans le sang. Cette diffusion régulière aide à limiter les symptômes constants du manque, responsables de la dépendance physique.
La quantité de nicotine délivrée par le patch dépend de sa taille et de son dosage, souvent disponible en plusieurs formats (par exemple 7, 14 ou 21 mg par jour). Le choix du dosage s’adapte au degré de dépendance, généralement évalué via des questionnaires ou le nombre de cigarettes fumées quotidiennement.
L’application quotidienne du patch doit être accompagnée d’une rotation des sites cutanés pour éviter les irritations locales. Le traitement débute souvent par un dosage élevé, suivi d’une diminution progressive sur plusieurs semaines pour accompagner le sevrage jusqu’à l’arrêt total.
Gommes à mâcher
Les gommes à mâcher libèrent rapidement de la nicotine lorsqu’elles sont mâchées lentement. L’utilisateur doit mâcher doucement jusqu’à percevoir une sensation de goût fort ou de picotement, puis placer la gomme entre la joue et la gencive pour favoriser l’absorption pendant quelques minutes sans mâcher. Cette alternance de mastication et de pause est répétée environ 30 minutes, ce qui optimise l’absorption.
La posologie varie en fonction du degré de dépendance et des recommandations des fabricants. Il est recommandé de suivre les conseils d’un professionnel de santé pour déterminer la dose adaptée et la durée du traitement.
Comprimés à sucer ou sublinguaux
Les comprimés à sucer ou sublinguaux (à placer sous la langue) contiennent de la nicotine qui se diffuse progressivement dans la bouche. Ils se laissent fondre lentement sans être mâchés ni avalés pour permettre l’absorption à travers la muqueuse buccale. Cette forme aide à réduire les envies de fumer de façon discrète et contrôlée, dans le cadre d’un sevrage tabagique.
Inhalateurs
L’inhalateur de nicotine est un dispositif de libération orale permettant l’absorption de nicotine par les muqueuses buccales et pharyngées lors de l’inhalation. La nicotine est délivrée à partir d’une cartouche insérée dans l’appareil, et son administration reproduit partiellement le geste associé au tabagisme.
Sprays buccaux
Le spray buccal de nicotine est une forme d’administration orale permettant une libération rapide et localisée de nicotine sur la muqueuse buccale. Chaque pulvérisation délivre une quantité précise de substance active, assurant une absorption rapide et un effet quasi immédiat. L’efficacité du dispositif dépend de son utilisation correcte, notamment l’évitement de consommation d’aliments ou de boissons avant et après l’application, afin de favoriser l’absorption à travers les tissus buccaux.
Films oraux
Les films oraux à la nicotine font partie des substituts nicotiniques utilisés pour aider au sevrage tabagique. Ce sont de fines bandes solubles placées dans la bouche qui libèrent rapidement la nicotine, permettant une absorption efficace par la muqueuse buccale. Ils offrent une alternative discrète et pratique pour soulager les envies de fumer.
On distingue donc deux grandes catégories de traitements :
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Les formes à diffusion continue, comme les patchs, qui fournissent un apport constant de nicotine pour réduire progressivement la dépendance physique.
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Les formes à action rapide, comme les gommes, comprimés, sprays et inhalateurs, qui permettent de gérer efficacement les envies soudaines et ponctuelles de fumer.
Combinaison des formes et accompagnement
Les traitements de substitution nicotinique sont parfois associés : les patchs assurent une diffusion continue et limitent le manque permanent, tandis que les formes orales et buccales gèrent les pics ponctuels d’envie. Le choix des formes et dosages se fait après évaluation par un professionnel de santé, en fonction de la dépendance, des habitudes et des préférences du patient. Le suivi médical ou pharmaceutique est recommandé pour ajuster le traitement afin qu’il soit efficace et bien supporté.
Durée et bénéfices du traitement
Les substituts sont utilisés en moyenne de 3 à 6 mois, parfois plus longtemps selon le profil de dépendance. Les bienfaits de l’arrêt du tabac sont rapides et durables. En moins de 24 heures, le corps élimine le monoxyde de carbone, améliorant ainsi le transport de l’oxygène dans le sang. En quelques jours, les sens du goût et de l’odorat reprennent de la vigueur, la respiration devient plus aisée, et l’énergie augmente. Au bout de quelques mois, la toux et l’essoufflement diminuent, la peau retrouve de l’éclat. Au-delà d’un an sans tabac, le risque d’infarctus est réduit de moitié et celui d’accident vasculaire cérébral rejoint celui d’un non-fumeur. Le risque de cancer du poumon diminue aussi significativement [2]. Ces progrès montrent à quel point arrêter de fumer est bénéfique, à la fois sur le court et le long terme.
Conseils pratiques
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La préparation mentale et la motivation sont indispensables dans la démarche de sevrage.
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La connaissance des déclencheurs et la modification des comportements associés au tabagisme facilitent la réussite.
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Maintenir une hygiène de vie équilibrée et solliciter un suivi adapté sont des facteurs favorisant la persévérance.
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L’accompagnement par un professionnel de santé peut permettre d’adapter la prise en charge en fonction des besoins.
Un enjeu collectif de santé publique
En France, la campagne nationale “Mois sans tabac”, organisée chaque mois de novembre depuis 2016 par Santé Publique France et l’Assurance Maladie, encourage les fumeurs à relever le défi d’arrêter pendant 30 jours. Ce premier cap multiplie par cinq les chances d’un arrêt définitif, contribuant ainsi à améliorer la santé collective [3].
Pour les soutenir, des outils pratiques (application mobile, kit, ligne d’aide) et un accompagnement médical sont proposés. Depuis sa création, près de 1,5 million de personnes ont participé à la campagne « Mois sans tabac », avec plus de 134 000 inscriptions en 2024 [4]. Cette initiative illustre le rôle clé des campagnes de santé publique dans la lutte contre le tabagisme.
En tant qu’acteur du développement pharmaceutique, AdhexPharma soutient les solutions innovantes destinées aux patients et accompagne ses partenaires dans la mise au point de technologies de délivrance adaptées, telles que les patchs transdermiques et films oraux. Ces formats constituent des vecteurs efficaces pour répondre aux besoins d’accessibilité, de confort d’utilisation et de sécurité dans l’arrêt du tabac.
Sources
[1] « Arrêt du tabac : quelle prise en charge pour les substituts nicotiniques ? » Consulté le: 25 septembre 2025. [En ligne]. Disponible sur: https://www.ameli.fr/assure/remboursements/rembourse/medicaments-vaccins-dispositifs-medicaux/prise-charge-substituts-nicotiniques
[2] « Préparez le Mois sans tabac avec des outils pour relever ce défi ! » Consulté le: 2 octobre 2025. [En ligne]. Disponible sur: https://www.service-public.gouv.fr/particuliers/actualites/A15291
[3] « Mois sans tabac | Ligue contre le cancer ». Consulté le: 9 octobre 2025. [En ligne]. Disponible sur: https://www.ligue-cancer.net/mois-sans-tabac
[4] A. Morghad, « Mois sans tabac 2024 : le bilan de la 9e édition », Fédération Addiction. Consulté le: 2 octobre 2025. [En ligne]. Disponible sur: https://www.federationaddiction.fr/actualites/substances/tabac/mois-sans-tabac-2024-le-bilan-de-la-9e-edition/

